14 Août 2016
Etre Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus Severus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.
Quand le script de cette pièce de théâtre est sorti, je savais que je devais me l’acheter. Harry Potter est probablement ma saga préféré de tous les temps (oui rien que ça), je suis une Potterfan invétérée et je désespérais de ne jamais retrouver cet univers magique qui m’avait transporté dans un monde fabuleux pendant des heures et des heures de lecture quand j'étais plus jeune.
Pourtant quand j’ai eu le précieux sésame entre mes mains, j’ai hésité. Je l’ai laissé trainer dans un coin pendant dix jours. Ce matin, alors même que j’étais décidée à me lancer, je me suis surprise à passer près de dix minutes à regarder l’ouvrage sans avoir le courage de l’ouvrir. Parce que oui, il m’en a fallu du courage pour me lancer dans cette lecture. Et pour quelle raison me demanderez-vous ? Eh bien, dear readers, parce que j’avais peur. Peur d’être déçue, peur que le format ne me convienne pas, peur, aussi, de trop aimer justement et de me dire ensuite que cette fois-ci, c’est bien fini, fini et que je n’aurais plus jamais de nouvelles aventures de mes héros préférés à me mettre sous la dent. Pourtant, j’ai ouvert le livre et j’ai lu…et je ne me suis quasiment pas arrêtée jusqu’à avoir terminé la pièce.
Certes, j’y ai vu des défauts mais la magie a opéré dans tous les sens du terme et je ressors conquise par cette lecture. Sur un petit nuage même. Mes héros m’avaient manqué.
J’ai choisi d’écrire cette chronique à chaud, juste après ma lecture, ce qui ne m’arrive, pour ainsi dire, quasiment jamais. Et pourtant, je ne me vois pas faire autrement. Je pense que j’ai besoin de coucher sur papier toutes les émotions ressenties ces dernières heures et j’ai peur que si j’attends trop longtemps pour le faire, je ne sois plus en mesure de mettre des mots sur ces passages de lecture intenses.
J’ai commencé ma lecture sans avoir la moindre idée du scénario. Je ne connaissais de l’histoire que ce qui était noté sur la couverture : que l’intrigue se passait huit ans après la fin du septième tome et qu’il mettait en scène les héros de la saga originale mais également leurs enfants. Parce que je n’ai pas envie de gâcher le plaisir de lecture à d’autres potentiels lecteurs, je ne vous ferai pas de résumé et je parlerai de l’intrigue de façon très vague (même si l’envie me démange de vous raconter dans les détails tout ce que j’ai pensé de chaque acte !). Chacun a le droit de découvrir la magie de cette pièce sans être parasité par le fait d’en connaître déjà toute l’histoire. Ce n’est que mon avis mais pour une fois, je me félicite d’avoir été raisonnable et de ne pas avoir fait ma curieuse en cherchant des spoilers sur le net. Je pense que cela m’aurait vraiment gâché la partie « découverte » de l'ouvrage.
L’intrigue, pour en parler en deux mots, est bien menée. Un peu rapide, certes, mais n’oublions pas que nous avons là affaire à une pièce de théâtre, qui sera donc, par définition, beaucoup moins développée qu’un roman. On va à l’essentiel et j’ai trouvé que le rythme était bon. Un peu de répétition dans les deux premiers actes, que j’ai moins apprécié que les deux derniers. Pour tout avouer, j’ai fait une pause déjeuné à la fin de la première partie de la pièce (composée de l’acte 1 et 2) et j’étais plutôt perplexe quant à ce que j’avais lu. Replonger dans cet univers magique fut un bonheur mais l’intrigue me semblait un peu faible et prenait, à mon avis, trop le pas sur le ton de la pièce, mais ça je vais y revenir plus tard. La deuxième partie a achevé de me transporter dans l’univers Pottérien. J’ai pleuré (oui, je ne pensais pas, mais des larmes m’ont échappées), j’ai crié en découvrant que j’avais raison depuis le départ en ce qui concernait un personnage, j’ai suivi avec une attention particulière et des palpitations au cœur les aventures de nos héros et de leur famille.
La seule chose qui m’a un peu gêné lors de ma lecture, c’est qu’effectivement, parfois, c’était tellement répétitif et simplet que ça en devenait « too-much ». La pièce aborde des thèmes forts tel que l’amitié dans l’adversité, grandir avec un héritage familiale qui vous hante, être parent quand on a soit même pas eu de parents ou des parents défectueux. Bref, des thèmes qui marquent, qui percutent et qui sont véritablement bien traités, avec intelligence et finesse. Malheureusement ces thèmes sont de temps à autre survolés à cause de l’intrigue – parfois – trop imposante. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y est autant de fan-service dans cette pièce et pour moi, c’est loin d’être une mauvaise chose car clairement avec le format proposé, on ne pouvait pas s’attendre à la même chose qu’avec la saga originale mais ce que je regrette, c’est que j’ai quelques fois eu l’impression que ce fan-service se faisait au détriment de la profondeur du récit.
C’est le seul élément un peu négatif que j’ai pu trouver à cette pièce car tout le reste m’a totalement conquise. Le dramaturge a parfaitement su peindre le décor Pottérien crée par J.K Rowling (on se sent tout de suite transporté dans les décors de Poudlard, du ministère de la magie, des maisons des différents protagonistes, etc.) et les personnages sont fidèles à leur double romanesque. J’ai particulièrement aimé le duo de petits nouveaux Albus et Scorpius, que j’ai trouvé touchants et très très mignons. J’ai couiné de bonheur lorsque certains anciens personnages ont refait leur apparition et je ne me remets pas d’une certaine scène au début de l’acte 3 (là où j’ai versé ma petite larme !). Bref, vous l’aurez compris, j’ai pris un pied d’enfer à lire cette pièce de théâtre.
Parlons justement de cette forme particulière. J’étais septique, avant de débuter ma lecture, sur la pertinence d’un tel choix concernant la suite des aventures d’Harry et compagnie. Je ne le suis plus ! J’ai adoré. Certes, je suis, et je l’ai toujours été, très friande de théâtre mais finalement j’avais peur que ça n’enlève une part de la magie à cette saga. Il n’en n’est rien et au contraire, je trouve que cela lui a apporté un rythme nouveau. On va à l’essentiel, les scènes s’enchainent avec fluidité et élément non négligeable, la pièce est vraiment très très abordable pour qui veut se lancer dans une lecture en VO simple et agréable ! Inutile de vous dire que je trépigne d’impatience à l’idée de pouvoir aller la voir au théâtre à Londres car je pense que la mise en scène, les décors et les costumes doivent être à tomber à la renverse !
En bref, ce fut un petit coup coup de cœur. Je ne m’attendais pas à aimer autant et clairement, j’ai été complétement happée par l’univers d’Harry Potter si cher à mon cœur. Si cette pièce n’est pas exempt de défauts, elle n’en reste pas moins une lecture qui m’a fait revivre des sensations de lecture que je n’avais pas éprouvé depuis des années – après tout, comme beaucoup de lecteurs, j’ai grandi avec Harry Potter. Je ne peux que vous exhorter à lire et aller voir cette pièce, sans préjugés et juste en essayant de prendre le plus de plaisir possible.
Pour terminer, je n’aurais qu’une seule phrase à écrire, phrase qui résume bien la relation particulière que j’ai avec cette saga :
"After all this time?"
"Always"
Harry Potter and the cursed child de J.K. Rowling, Jack Thorne et John Tiffany
Titre VF : Harry Potter et l'enfant maudit
Fantastique, Jeunesse - Editions Little, Brown and company - 330 pages
Où l'acheter : Harry Potter and the Cursed Child
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Harry Potter à l'école des sorciers
Harry Potter et la chambre des secrets
Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban
Harry Potter et la coupe de feu