27 Mars 2018
Voici l'histoire d'un homme qui commence par la fin, et l'histoire d'un pays qui connaît un nouveau départ. Le pays, c'est la Rhodésie, qui devient le Zimbabwe. L'homme est le sergent Gordon, dont la dépouille repose enfin en paix. De profundis s'élève le récit de ses années sur terre. Un chant puissant et ravageur qui conte à rebours le destin d'un damné : les années en enfer dans la prison d'une mine de cuivre, l'armée et la guerre dans un pays ensorcelé, l'adolescence rebelle entre les murs d'une institution religieuse pour délinquants, l'enfance éclatée, l'initiation, la naissance, le secret des origines...
Ma deuxième lecture pour la sélection du Prix des lecteurs du Livre de Poche du mois de mars fut un véritable calvaire (et très honnêtement je pèse mes mots). Je ne crois pas avoir autant lutté et pesté en lisant un roman depuis des années (voire même depuis toute ma vie, c'est dire). Et pour la première fois depuis plus de dix ans, je n'ai pas terminé ma lecture. Je suis incapable de vous faire un résumé de l'histoire, incapable de vous parler des personnages, bref, je pense que cette chronique sera à l'image du roman, décousue et sans vraiment de sens.
Pourtant, l'idée de départ me semblait novatrice. Raconter l'histoire d'un personnage en partant par la fin me semblait être une idée originale et dans les faits, ça l'est. Mais encore faut-il que cela soit compréhensible. Mais finalement, ce n'est pas tant avec cette narration inversée que j'ai eu le plus de mal. L'histoire du sergent Gordon alterne les passages oniriques et les récits de sa vie et concrètement je n'arrivais pas du tout à m'y retrouver. Impossible de savoir si les passages décrits étaient réels ou non. Impossible de savoir sur quel pied danser.
Même avec les personnages, ce fut la même galère. Le sergent Gordon m'a semblé complètement hors de portée, impossible à appréhender. Les autres personnages ne sont que de passage et clairement entre les délires du personnages principal et le fait que les personnages changent du tout au tout à chaque paragraphe, on n'a pas le temps (ni l'envie) de s'attacher à eux et on n'arrive pas du tout à les comprendre.
Je n'ai rien à dire de particulier sur le style. C'était complexe. Beaucoup beaucoup trop complexe et de fait, le style n'a pas su me séduire.
Dieu seul sait que j'ai lutté mais arrivée à 80 pages de la fin, j'ai finalement décidé d'abandonner la lecture. Chaque page tournée se faisait dans la douleur. Je ne comprenais rien et clairement, disons les choses telles qu'elles sont, j'avais l'impression d'être une idiote. Mais vraiment, j'avais la sensation d'être trop bête et stupide pour comprendre où l'auteur voulait en venir et moi, ça ne me convient pas. Alors là, on va revenir à la sensibilité de chacun, sur la fameuse question du "pourquoi est-ce que l'on lit ?". Pour ma part, je sais pourquoi je lis. Je lis pour m'évader, pour vivre des vies qui ne sont pas la mienne, des vies qui me font rêver et dans une plus large mesure, je lis pour me divertir. Lorsque la lecture devient un calvaire, pour moi, c'est fini. Et là, ce livre a franchi la limite.
Les douze portes dans la maison du sergent Gordon de George Makana Clark
Titre VO : The raw man
Contemporain - Editions Le livre de poche - 352 pages
Où l'acheter : Les douze portes dans la maison du Sergent Gordon