5 Avril 2020
Il y a vingt ans, tous les Méchants de tous les contes de fée ont été bannis du royaume d’Auradon et réduits à vivre dans une prison sur une île. Et quand on parle de Méchants, c’est vraiment de la crème de la crème de la méchanceté : Cruella d'Enfer, Maléfique, la Méchante Reine, Jafar et compagnie… Cette île est protégée par une force magique qui maintient les prisonniers et leurs enfants en captivité. La vie y est sinistre et monotone. C’est un endroit sale, qu’on laisse pourrir, oublié du reste du monde… Cependant, dans les profondeurs de la mystérieuse Forteresse Interdite, un œil de Dragon est caché. Il est la clé de leur liberté. Or, seul le Descendant le plus intelligent, le plus mauvais et le plus diabolique pourra le trouver… à moins qu’il s’agisse d’une Descendante ?
Je me suis offert ce roman il y a déjà presque un an. Outre le fait que j’avais, bien évidemment, entendu parler de la série télévisée Descendants, c’est surtout le fait que je sois une incorrigible fan de contes et de réécriture de contes qui m’avait donné envie de découvrir ce roman. En plus, je trouvais le petit pitch de départ très novateur et original. Du coup, pendant l’été dernier, je me suis laissée tentée par cette lecture qui s’annonçait simple et sans prise de tête.
Les descendants sont les enfants des vilains, des anti-héros, des méchants dans les contes de fées. Ces derniers ont tous été exilés sur une île où la magie n’existe pas et plusieurs décennies ont passés. Les vilains ont eu des enfants qui se trouvent aujourd’hui être devenus des lycéens plutôt indisciplinés. Lorsque la fille de la méchante reine réapparaît dans le lycée après avoir passé toute son enfance cloîtrée avec sa mère, la fille de Maléfice compte bien lui jouer un tour…malfaisant.
Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je suis extrêmement déçue par ce roman. Certes, on est sur un roman jeunesse, certes, ça a été écrit pour Disney comme base à une série qui devait être diffusé sur Disney Chanel, certes, on ne peut donc pas demander à que ce soit d’un niveau formidable. J’en conviens. Sauf que je suis ressortie de cette lecture en pestant et en rageant, car l’idée de base de l’histoire était géniale. Raconter les histoires des enfants des méchants des contes de fées était follement original et clairement pour moi c’était un superbe postulat de départ. Sauf que c’est dans la réalisation que cela pêche.
Le roman est creux, peu rythmé, peu captivant. Les personnages sont fades (pourtant avec la personnalité de leurs parents, on aurait pu s’attendre à beaucoup mieux) et le style plat et sans véritable intérêt. Alors oui je suis dure mais je suis aussi extrêmement déçue.
Comme je l’ai dit, la grande force de ce roman, c’est son univers et son décor. L’île de l’exil est bien décrite et est parfaitement en accord avec le thème du roman. On nous présente un lieu un peu maudit où tout est de seconde main, tout est un peu pourri, usé ou retord. Bref, là un très bon point. De même que l’univers. J’ai beaucoup aimé ce twist envers les contes de fées. On raconte rarement l’histoire des méchants encore moins de leur progénitures (pour la bonne et simple raison qu’ils en ont rarement étant donné qu’ils finissent tous par être vaincus à un moment ou à un autre) et de ce côté-là, j’ai admiré l’originalité de Melissa De La Cruz.
Mon admiration s’est arrêtée là car malheureusement le reste ne suit pas. Les différentes aventures des personnages sont prévisibles au possible. Le lecteur n’est pas du tout captivé par le récit et même les différents rebondissements n’ont sont pas véritablement. Personnellement, j’ai refermé le roman en me disant qu’il ne s’y était quasiment rien passé. Et c’est le cas. Tout le long du roman, j’ai eu la sensation désagréable de me trouver devant un tome introducteur. On nous présente – en survolant allègrement – les personnages, le monde dans lequel ils évoluent ainsi que leurs relations les uns avec les autres et puis basta. C’est vraiment dommage.
Par ailleurs, les personnages manquent également cruellement de profondeur. Certes, ils sont plutôt diversifiés mais il manque vraiment de développement (comme tout le reste du roman). Mal aurait pu être un personnage avec tellement plus de relief mais au final elle est très superficielle. Je ne parle même pas du personnage de la fille de la méchante reine qui a tout de la gourde que l’on a envie de baffer à chaque page. Seul les personnages masculins (et encore surtout un : le fils de Cruella) tirent leur épingle du jeu avec des caractères plus en nuances que les femmes. Dommage également que les méchants (leurs parents) ne soient pas plus présents dans le récit, cela aurait apporté un peu plus de matière à la palette de personnages.
Quelques notes enfin sur le style de l’auteure. Là encore déception. J’ai déjà lu plusieurs romans de Melissa De La Cruz et sans jamais avoir été transcendée, j’avais toujours trouvé son style assez fluide et percutant. Alors peut-être que je vieillis (Aïe, Aïe, Aïe) mais j’ai trouvé sa plume trop simple, pas assez travaillée et surtout ennuyeuse au possible.
Les descendants. Tome 1. L'île de l'oubli de Melissa De La Cruz fut une déception. L’univers est formidablement original mais n’a pas été travaillé correctement. Les personnages sont plats, l’écriture ne captive pas le lecteur…En bref, une lecture distrayante sur le moment mais qui pêche sur beaucoup trop d’aspects pour que l’on puisse la garder en mémoire. Et c’est bien dommage !
Les descendants. Tome 1. L'île de l'oubli de Melissa De La Cruz
Titre VO : The Isle of the Lost
Jeunesse, Réécriture de contes - Editions Hachette - 292 pages
Où l'acheter : Les descendants. Tome 1. L'île de l'oubli de Melissa De La Cruz