Comme pour Les confessions d'une accro du shopping de Sophie Kinsella, Le journal de Bridget Jones fait parti de mon corpus de livres pour mon mémoire. Je l'avais lu - et sa suite - il y a quelques années et c'est avec plaisir que j'en ai effectué une relecture en VO !
J'ai été enthousiasmée par cette relecture. Certes, j'ai moins aimé qu'il y a quelques années (le fait que je décortique complètement le texte doit sûrement y être pour beaucoup) mais j'ai quand même passé un très bon moment en compagnie de Bridget.
Ce roman, comme son nom l'indique, est le journal d'une trentenaire célibataire, nommé Bridget Jones. Son journal commence le 1er janvier par une série de résolutions du nouvel an toutes plus loufoques les unes que les autres. Bridget est en effet désespérée à l'idée de terminer sa vie en tant que vieille fille et décide de prendre sa vie en mains.
Sous forme de journal, ce roman est une petite pépite. Il est drôle, léger mais soulève aussi des questions d'actualités et "parle" à ses lectrices. En mettant en scène un personnage somme toute banale et auquel toutes les femmes ou presque peuvent s'identifier (comme ce fut le cas avec moi), Helen Fielding a écrit un roman qui divertit et amuse tout en remettant en question certains problèmes de société.
Comme je l'ai dis, ce roman est très drôle; les situations drolesques, dues en majeure partie au côté maladroit de l'héroïne, font mouche et m'ont souvent fait sourire ou même éclater de rire (la scène où Bridget arrive déguisée en lapine à une garden party est anthologique de comique !).
L'histoire aussi est intéressante. L'idée de suivre un personnage sur une année entière est sympathique et on peut ainsi observer son évolution. J'ai aussi beaucoup apprécié les différentes romances qui mettent en scène des personnages aux antipodes finalement l'un de l'autre. D'ailleurs petite anecdote pour les lecteurs qui n'auraient pas remarqué, l'auteure a déclaré qu'elle s'était inspiré de son classique préféré pour écrire Bridget Jones : Orgueil et Préjugés de Jane Austen (d'ailleurs, il y a de nombreuses références à l'adaptation de la BBC dans le roman). De fait, Daniel Cleaver représente Wickhman, Marc Darcy mister Darcy (obviously !) et Bridget Elizabeth Bennet. J'ai personnellement trouvé ce petit clin d'oeil très sympathique !
Mais deux éléments m'ont vraiment ravie dans Le journal de Bridget Jones. La première, c'est tous ces problèmes de société que l'auteure met en scène et tourne en ridicule pour en montrer la stupidité; je pense notamment à l'obsession de la beauté (avec Bridget qui surveille son poids et le nombre de calories qu'elle ingurgite chaque jour), l'obsession de se trouver un compagnon pour ne pas se retrouver rejeter par la société,etc. Et à bien des égards, je me suis retrouvée dans le personnage de Bridget justement à cause de ces problèmes. Car même si on peut penser qu'elle est un peu trop extrême - ce qui est le cas - on sait qu'il y a une part de vérité dans ce qu'elle décrit et on ne peut que se sentir concernée lorsque l'on est dans la même situation qu'elle.
Le deuxième aspect du roman qui m'a conquis, c'est la palette de personnages présentés. Tous sont drôles mais tous sont aussi très différents les uns des autres et nous offrent de ce fait un joli échantillon des différentes personnalités que l'on pourrait rencontrer au détour d'une rue. De plus, certains personnages sont très attachants; Bridget, bien sûr, mais également Mark Darcy, Magda, Jude, etc. D'autres sont irritants voire détestables : Daniel Cleaver, Sharon, la mère de Bridget (complètement loufoque !). C'est vraiment ce qui m'a plu dans ce roman : des personnages "ordinaires" mais terriblement attachants et haut en couleurs !
Enfin un mot sur le style de l'auteure. Helen Fielding remplit parfaitement le contrat passé avec le lecteur. Celui-ci attend un journal intime, c'est ce qu'il va avoir. Avec des abréviations, des confessions, des révélations, le personnage de Bridget confesse tous ses états d'âme aux lecteurs. De fait, le style est plutôt oral, il y a peu de description mais beaucoup de dialogues et de phrases nominales; ce qui n'est pas gênant en soi puisque cela respecte parfaitement le code du journal intime.
Tout ça pour dire que ce fut une relecture très plaisante ! Comme toujours, je me suis beaucoup identifiée à Bridget et j'ai trouvé les personnages très attachants et drôle. L'histoire en elle-même est un petit bijou ! Drôle, fantasque et soulevant des débats, elle vaut le détour ! Je ne peux que vous en conseiller la lecture !