L'Odyssée Littéraire d'Evy

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Rencontre avec Karen Rose (& Interview)

Rencontres Karen Rose

(Photo de Valérie d'Onirik - Passez la souris sur l'image pour lire la légende)

Vendredi 04 octobre dernier, j'ai été invitée à Paris pour rencontrer l'auteur de thriller romantique : Karen Rose, par la maison d'édition qui la publie : Harlequin. Ce fut l'occasion de rencontrer quelques blogueuses absolument adorables : Karen du Boudoir Ecarlate, Melisande de Accroc des livres et Valérie d'Onirik, ainsi que l'équipe tout aussi sympathique des éditions Harlequin. Une rencontre en petit groupe, ce qui était vraiment un plus car nous avons pu dialoguer avec Karen Rose et poser toutes les questions qui nous passaient par la tête !

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(Photo de Melisande d'Accroc des livres - Passez la souris sur l'image pour lire la légende)

 

Et bien sûr, ce fut aussi la rencontre avec une auteure absolument géniale ! Drôle, bavarde, captivante, Karen Rose est une femme pétillante, un écrivain passionné et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle sait parfaitement donner envie aux lecteurs de découvrir son univers et de se jeter sur ses romans !

Une rencontre courte, une heure, dans un cadre magnifique : Le dôme du Marais, dans le 4ème arrondissement de Paris, mais une superbe rencontre ! J'en garde un très très bon souvenir et j'espère que je pourrais vraiment renouveller l'expérience en compagnie des éditions Harlequin, car nous avons été accueillies avec beaucoup de chaleur.

 

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(Photo de Karen du Boudoir Ecarlate - Passez la souris sur l'image pour lire la légende)

 

Karen avait fait un enregistrement audio de notre rencontre et me l'a très gentimment envoyé pour que je puisse le traduire. Vous pouvez donc lire le compte-rendu de notre interview groupée de Karen Rose ! Attention, c'est assez long, Karen Rose est une petite bavarde ! Mais quel plaisir de l'écouter !

 

Karen : Quelle matière avez-vous enseigné ?

Karen Rose : Je n'enseigne plus désormais. J'ai arrêté en 2006. Comme j'étais professeure dans une petite école, j'enseignais beaucoup de matières différentes dont les mathématiques, la physique et la chimie. Pendant quelques années, j'ai également enseigné la lecture et l'écriture, ce qui est vraiment très difficile à enseigner ! C'est beaucoup simple de le faire directement !

 

Evy : Donc, vous avez abandonné votre carrière de professeure pour devenir écrivain ?

Karen Rose : Eh bien en réalité, je devais plutôt enseigner pour gagner ma vie tout en écrivant. J'ai exercé le métier d'ingénieur pendant de nombreuses années et j'adorais ça. […] Donc non, je n'ai pas abandonné ma carrière de professeur. C'était juste un moyen pour moi de payer mes factures. Mais j'ai beaucoup apprécié faire cela, j'ai passé de très bon moment pendant ces années d'enseignement. Mais c'était très difficile car j'ai écris 6 livres tout en travaillant à plein temps et j'étais fatiguée, très fatiguée. J'attendais même avec impatience de démissionner pour pouvoir écrire à plein temps et pouvoir enfin dormir.

 

Karen : A quoi ressemble une journée typique de Karen Rose ?

Karen Rose : Je suis tellement heureuse que mon mari ne soit pas là en ce moment, car il vous donnerait une réponse totalement différente de celle que je vais vous donner et elle ne serait pas très flatteuse [Rires]. En fait, je suis une auteure compulsive, j'écris sans m'arrêter jusqu'à ce que le livre soit terminé. Ce livre-ci, Dors bien cette nuit, je l'ai fini en 17 jours. Ça a été le livre le plus rapide que j'ai écrit et depuis j'espère en écrire un autre aussi rapidement mais ce n'est jamais arrivé. Je vais tout simplement écrire jusqu'à ce que j'ai terminé. Je connais des auteurs qui écrivent 8 heures par jour et pour être honnête, je serais prête à payer pour être capable de faire la même chose, n'écrire que 8 heures par jour et avoir une vie à côté, des amis...J'écris dans mon bureau et quand mes amis me voit rentrer dans “ma cave”, ils savent que je ne vais pas en ressortir avant un mois ou quelques semaines au moins. Je sors pour mes enfants bien sûr, mais ils sont à l'université maintenant donc...La dernière fois que j'en suis sortie, une de mes amies avait déménagé et tout plein d'autres choses se sont passés et je me suis dit : “Oh, mais combien de temps est-ce que je me suis coupée du monde ?”. Cela faisait presque 2 mois en réalité. Le temps passe vraiment vite lorsque l'on écrit. C'est de cette façon que j'écris, je me laisse portée par l'histoire. Donc non, pas vraiment de journée typique. J'écris, j'écris, j'écris et après je rattrape le temps perdu, avec mes amis, mes animaux, les factures, les projets, le ménage.

 

Valérie : Oh non, le ménage, c'est pour votre mari ! [Rires]

Karen Rose : Mais oui, c'est lui qui le fait ! Enfin, plus tellement maintenant, mais c'est lui qui fait toute la cuisine. C'est lui qui m'apporte mes repas dans mon bureau aussi. Quelques fois, il ouvre juste la porte et me laisse un petit plateau. Mais oui, il fait beaucoup de choses. C'est lui qui gère la maison quand je suis dans “ma cave”.

 

Valérie : Une vrai cave ? Comme Batman ?

Karen Rose : J'aimerais bien ! Ça serait cool ! Mais non, c'est simplement une pièce toute simple avec un bureau, des étagères, des masques. Je collectionne les masques et les statues hideuses. Tous les murs de mon bureau sont remplis de statues. J'ai beaucoup voyagé grâce à ma précedente carrière et à chaque voyage, j'achetais une statue. Les plus moches, c'était le mieux ! Et je les ramenais à la maison.

 

Valérie : L'année prochaine, si l'on se revoit, on vous apportera une statue très moche. Une statue française.

Karen Rose : Comme une gargouille ou quelque chose comme ça ? Super. J'ai déjà trois gargouilles sur mon mur, qui me regardent constamment, mais pas des françaises. […]. J'ai aussi beaucoup d'animaux de compagnie. J'ai un chat. Mais nous avons l'habitude d'en avoir plusieurs qui vont et viennent. Mais la plus vieille des chattes que j'ai eu s'appelle Bella et elle est présente dans un de mes livres. Elle a même reçu du courrier de fans ! Et puis, nous avons aussi Lucky et Thor, qui sont des chiens. Thor est un très très gros chien (il fait 48 kg). C'est un très beau chien noir, mais on ne peut jamais le prendre en photo car il disparait tout le temps ! Mais c'est un gros bébé de presque deux ans maintenant. Et finalement, j'ai aussi des chevaux. C'est quelque chose de nouveau chez moi, nous faisons des sauvetages de chevaux avec une association. A cause de la crise, beaucoup de propriétaires de chevaux ont perdu leur terrain sur lesquels les chevaux vivaient et se nourrissaient et du coup, le chevaux commençaient à mourrir de faim alors on les a récupéré et pris soin d'eux.

 

Valérie : Combien de chevaux avez-vous ?

Karen Rose : J'en possède un, qui n'a pas été sauvé. C'est un très beau cheval, que l'on pourrait voir dans un western par exemple. Au cours des deux dernières années, on a sauvé cinq chevaux. C'est comme vivre son rêve de petite fille. On les soigne, on s'occupe d'eux et ensuite on les revend, pour un doller symbolique à de bonnes familles. Nous avons perdu deux chevaux et ce fut vraiment très triste. L'un d'eux s'appellait Patrick et était un descendant du très célèbre Secretariat. Un été, juste avant mon premier voyage à Paris, il y a eu des innondations, le pré dans lequel Patrick se trouvait a été innondé et des serpents sont sortis de la terre et l'on mordu...On a essayé de le sauvé pendant deux mois après cela mais finalement on l'a laissé partir et j'en ai pleuré pendant deux jours. Mais la plupart du temps, on peut tous les soigner et les placer dans de bonnes familles. Il y a des milliers de chevaux dans le besoin, on ne peut pas tous les sauver, mais on peut en sauver quelques uns. D'ailleurs, dans un de mes romans, qui n'a pas encore été traduit en français, l'héroïne a des chevaux et pratique la thérapie équestre car cela l'avait beaucoup aidé lorsqu'elle était enfant et avait subi un grave traumatisme.

 

Evy : Faites-vous beaucoup de recherches avant d'écrire vos romans ?

Karen Rose : Un peu. Enfin, je n'en fais pas tellement avant d'écrire. Si il arrive un moment lorsque j'écris où j'ai besoin d'une information, je vais aller faire quelques recherches mais sinon non. Il y a eu néanmoins un livre pour lequel j'ai fais beaucoup de recherches : Je te volerai ta mort. Une fois, pour des recherches justement, j'ai fais une visite à la morgue...On ne sait jamais ce qui peut devenir un livre, une histoire ! J'ai des amis qui ont une tasse sur laquelle il est écrit : “Faites attention à ce que vous faites, vous pourriez attérir dans un de mes livres !” et c'est vrai !

 

Valérie : Si j'étais un auteur, tous mes ennemis seraient dans mes livres !

Karen Rose : Oh mais tu peux faire ça ! Mais tu dois faire très attention à bien les déguiser pour qu'ils ne se reconnaissent pas ! Cela m'est déjà arrivé de prénommer un criminel dans un livre d'après le nom des ex-mari de mes amies, pour qu'elles puissent les voir mourir à la fin. Enfin, ce n'est pas vraiment leur ex-mari, juste une petite ressemblance ! Dans mon 4ème livre (qui n'est pas encore sorti en France) Nothing to fear, il y a un personnage qui porte le nom, juste le nom, de l'ex-mari de ma meilleure amie et il meurt d'une façon horrible à la fin et mon amie m'a dit “Oh je t'aime Karen merci !”. Du coup, maintenant, j'ai un liste, donnée par mes amies, de noms pour des personnages à tuer, mais cela doit être fait en tout discrétion !

 

Karen : Pourquoi aimez-vous écrire de la romance ?

Karen Rose : Et bien, j'ai commencé avec de la romance. Mon tout premier roman, que personne n'a jamais vu et qui est un très mauvais livre (c'était mon coup d'essai), est une romance. Et la raison pour laquelle j'ai commencé à lire des romances fut pour les fins heureuses. Quand on commence une romance, on nous promet une fin heureuse, c'est le contrat que l'auteure passe avec son lecteur. Quand j'ai commencé à en lire, mon mari avait un cancer et on ne savait pas si il allait s'en sortir, ma fille n'avait que 6 semaines et j'étais en congé maternité. Puis, j'ai dû retourner au travail et je devais énormement voyager et je détestais prendre l'avion. En plus, à ce moment là, je voyagais en me disant que mon mari malade était avec mon bébé à la maison et j'avais peur qu'il ne se passe quelque chose donc j'ai commencé à lire des romances dans l'avion pour ne pas avoir peur de le prendre et les fins heureuses étaient ce que j'attendais le plus, ce dont j'avais besoin à ce moment là. Je savais qu'à la fin, les personnages allaient etre heureux et c'était l'essentiel, c'était reconfortant. Je dis toujours que dans mes livres, le héros et l'héroïne ne risquent rien, ils vont vivre, pareil pour les enfants et les animaux, et pour tous les autres advienne que pourra ! Ils y aura toujours une fin heureuse dans mes livres, pour au moins deux personnages. Sinon, j'apprécie beaucoup les romances avec des vampires.

 

Karen : Vraiment lesquelles ? J'ai lu que vous aimiez La confrérie de la dague noire. Quel est votre personnage préféré ?

Karen Rose : Zadist. Mais je trouve que les derniers romans de J.R Ward sont un peu moins passionnants que les premiers. Mais je les ai tous adoré !

 

Karen: Avez-vous déjà écrit une romance Men to Men ?

Karen Rose : Non. Je mettrais peut-être en scène un couple gay dans un de mes livres mais non pour le moment rien de concret. Car normalement, j'écris ce que je crois pouvoir écrire de façon crédible. J'adore lire ces romances mais je ne pense pas pouvoir en écrire. De la même façon, je ne pourrais jamais écrire un roman se passant à New York ou Los Angeles car je n'y ai jamais vécu, je ne connais pas la façon de parler de leur habitants, leur coutume. Je suis du Mid-West alors j'écris sur des villes que je connais. […] Avez-vous lu la dernière série de JR Ward ? La série de anges ?

 

Karen : Oui!

Karen Rose : Nanili Singh est mon autre auteure favorite.

 

Karen : Quelle est votre saga préférée de cette auteure ?

Karen Rose : Je les adore toutes mais je préfère celle sur les Archanges ! J'adore cette auteure. Je la connais bien et parfois elle m'envoit même ses livres ! Comme nous avons la même maison d'édition (Penguin), j'ai la chance de pouvoir lire ses livres avant leur sortie. Je garde ces livres (et ceux de Ward) comme des récompenses après avoir terminé un de mes romans !

 

Valerie: Pourquoi est-ce que vous n'écrivez pas vous-même de la romance paranormale ?

Karen Rose : Je le ferais peut-être ! J'ai beaucoup de contrats pour écrire des thrillers mais j'aimerais bien être en avance dans mon programme d'écriture pour avoir le temps d'écrire une romance paranormale.

 

Valerie : Avec des vampires ? Ou d'autres créatures ?

Karen Rose : J'ai une autre idée ! Mais je la garde sécrète ! Mais j'adorerais avoir le temps d'écrire ce genre de roman. J'adore écrire mes thrillers et je sais que c'est ce qui paye mes factures mais... J'ai aussi commencé à écrire des nouvelles (qui servent d'intermédiaires entre certains romans) qui sont sorties uniquement en format ebook. Car parfois, j'ai une intrigue un peu trop longue pour certains tomes et je dois couper certaines parties de mes livres qui deviennent ensuite des nouvelles ! Donc voilà, peut-être qu'un jour je pourrais écrire une romance paranormal, mais pas dans l'immédiat.

 

Evy : Je suis curieuse de la manière dont vous écrivez vos livres ? Est-ce que vous vous inspirez de faits divers que vous lisez dans les journaux ou c'est juste votre imagination ?

Karen Rose : Cela arrive que je m'inspire d'un fait divers mais c'est toujours très librement inspiré ! Quelques fois, c'est juste une idée qui me vient ou alors je commence avec un personnage. Comme avec La proie du silence dont le héros est Daniel Hunter. Je recevais des courriers de lecteurs me demandant quand Daniel aurait son propre roman, donc j'ai commencé à me demander ce que je pourrais dire sur ce personnage. En plus, j'avais peur de décevoir mes lecteurs qui attendaient depuis longtemps pour ce livre. Et une amie, qui avait lu tous mes romans, m'a aidé à mettre mes idées en ordre et avec mes scènes de combat (elle est très bonne avec les armes et fait du karaté). D'ailleurs, le criminel dans ce livre est inspiré de quelqu'un que j'ai rencontré dans un café. C'était pendant l'été et comme je n'arrivais pas à écrire chez moi à cause de mes enfants, j'ai décidé d'aller dans un café (ce qui n'était pas une bonne idée, car le café est un endroit très bruyant dans la journée) et j'ai rencontré un couple qui se trouvait devant moi. C'était un premier rendez-vous et la jeune femme s'était faite toute belle. Et cela se voyait que l'homme ne voulait que la ramener chez lui pour la mettre dans son lit. Et ça m'a choqué de voir à quel point les gens parlent fort dans un café comme si personne ne les écoutait, mais moi je les écoutais ! C'est la même chose quand les gens parlent au téléphone, on entend tout sorte de choses. Et alors que j'écrivais, j'ai pensé : “si j'étais une criminelle, je pourrais me faire beaucoup d'argent avec ça ! Je pourrais les faire chanter” et c'est de là qu'est venue l'inspiration pour ce méchant, qui va devenir un maître chanteur. […]. Donc oui, j'ai eu cette idée à partir de la réalité. D'autres fois, ça vient de quelque chose que je vais lire dans les journaux. En réalité, j'ai une vie très ennuyeuse mais les gens que je connais ont une vie plus palpitante que la mienne alors c'est plus de cela dont je vais me servir. […]

 

Evy : Je suis en train de lire Elles étaient jeunes et belles et je n'arrête pas de me dire : “on dirait vraiment une vraie histoire, ça pourrait arriver !”.

Karen Rose : Merci ! Ce roman là est vraiment intéressant. C'est mon deuxième roman et au moment d'écrire le trame, j'ai pensé à une histoire de cambriolage de banque. Mais mon éditrice n'en voulait pas alors je lui ai demandé ce qu'elle voulait et elle m'a répondu : “Je veux un sérial killer !”. Je ne pensais pas que cela intéresserait les lecteurs mais elle m'a convaincu du contraire et ce fut mon premier roman mettant en scène un tueur en série.

 

Evy : C'est vraiment très captivant. J'ai l'impression de lire un très long épisode d'Esprits Criminels ! J'aime beaucoup la façon dont on suit les différents personnages et pas seulement le narrateur mais aussi le tueur, la famille, etc.

Karen Rose : Oui les différents points de vue ! C'est ce qui m'a toujours marqué quand j'étais petite et que je lisais des livres, c'est que généralement on ne parlait pas des familles des détectives, on les voyait juste élucider le crime. Mais ces personnes ont des proches, des amis, des animaux, un travail, des voisins très embêtants, comme dans ce roman. Mais j'ai adoré écrire ce roman. Je suis d'ailleurs devenu enseignante après avoir écrit ce roman. Mais je n'ai pas dis à l'école que j'étais une auteure parce que justement dans Elles étaient jeunes et belles, l'héroine est une prof qui insulte le proviseur. Mais c'était très drôle car je ne pensais pas que mes collègues et supérieurs étaient au courant. Quelques mois après le début de ma carrière de professeur, ce livre est devenu un best-seller (mon premier) et je n'en n'ai parlé à personne. Un peu plus tard, l'école a voulu mettre en place un cours d'écriture et je voulais l'enseigner mais sur papier, je n'avais pas vraiment les compétences requises, donc j'ai décidé de tout avouer à la principale en lui disant : “Je peux enseigner cette matière et il y a quelque chose que je dois vous avouer quelque chose.” On m'avait conseillé de ne pas parler du fait que j'écrivais car dans mes livres, il y a de la violence, des insultes et du sexe et j'avais peur de me faire renvoyer, étant donné que j'enseignais dans une toute petite école assez stricte. Alors quand j'ai décidé de le dire à la principale, elle m'a répondu “Oh j'étais déjà au courant, j'attendais juste que tu m'en parles !”

 

Mélisande : Quel est votre livre préféré et pourquoi ?

Karen Rose : Des miens ou des autres auteurs ?

 

Mélisande : Des votres !

Karen Rose : J'aime beaucoup Dors bien cette nuit car c'est vraiment le livre que j'ai eu le plus de facilité à écrire. L'autre que j'apprécie beaucoup est Et tu périras par le feu, car c'est le premier livre que j'ai écrit sans avoir vraiment rien planifié et au fur et à mesure que j'écrivais, des personnages et des histoires me tombaient dessus naturellement. Ça m'a rappellé mes débuts d'auteure, quand j'écrivais pour moi-même et que je ne savais pas ce qui allait se passer dans la suite de mes intrigues.

 

Karen : Il y a beaucoup de critiques de la part des amateurs de thrillers qui disent que les romances suspense ne sont pas de vraies thrillers. Qu'aimerez-vous répondre à ces détracteurs ?

Karen Rose : Hum, c'est aussi que question que l'on me pose chez moi. Aux Etats-Unis, mes livres sont classés en “Romantic Suspense”. Et j'ai remarqué que les lecteurs de romance vont volontiers lire des thrillers mais que l'inverse n'était pas souvent vrai. Il y a de vrais préjugés contre la romance parfois. Je ne sais pas si c'est la même chose en France, mais aux Etats-Unis, plus de la moitié des livres vendus dans le pays sont des romances. Dans les librairies, il y a plus de romances vendus que tous les autres genres réunis. La plupart des critiques envers ce genre sont que la romance, c'est prévisible et que j'aime répondre à cela c'est “que penseriez-vous si vous achetiez un roman d'horreur qui ne fasse pas peur ? Un western qui se passe dans le New York contemporain ?! Ça vous surprendrez et vous n'aimeriez peut-être pas”. Quand on lit de la romance, oui, on sait comment ça va finir, mais c'est le genre qui veut ça. C'est tout l'intérêt des genres et classificitations. Je pense vraiment que le Romantic Suspence est un des genres les plus intéressants et mettant en scène des personnages très intelligents. […] D'ailleurs, je pense vraiment que les criminels dans mes romans sont des personnages très intelligents mais que les héros doivent l'être encore plus qu'eux ! Et si le criminel n'est pas aussi intelligent qu'il n'y parait, alors le livre ne serait pas aussi intelligent. Et je pense que les lecteurs de romance sont des gens sophistiqués qui savent ce qu'ils aiment lire, tout comme les lecteurs de thrillers ou de romans d'horreur. Et je remercie chacun d'entre eux. Je suis d'ailleurs une lectrice comme cela !

 

Karen : Avez-vous eu des retours de lecteurs qui, à la base, n'avaient jamais lu de thrillers mais ont lu un de vos romans et qui l'ont aimé ?

Karen Rose : Oui absolument ! Je reçois des lettres de ces lecteurs là ! Je pense vraiment que la romance met en avant le suspense. Dans un bon roman de romantic suspense, les histoires sont tellement liées que si vous en enlevez une, le livre s'écroule. Le héros et l'héroïne se rencontrent et interagissent grâce au criminel. Si le criminel n'est pas là, personne n'est là ! Il est vraiment important et c'est lui qui va mettre en place l'action. C'est pour capturer ce criminel que les héros dépassent leur peur, grandissent, etc. D'ailleurs, si le roman, romance ou thriller est vraiment bon, le lecteur doit pouvoir se dire que le criminel est si intelligent qu'il peut vraiment s'en tirer sans se faire prendre ! C'est ce que j'aime lire et j'espère que c'est ce que j'écris. Je pense vraiment que le romantic suspence, en tant que genre, est vraiment sophistiqué.

 

Valérie : Quels autres auteurs de romantic suspense aimez-vous lire ?

Karen Rose : J'aime beaucoup lire Lisa Gardner, c'est vraiment une auteure très intelligente. C'est une de ces personnes qui a l'air tellement douce et gentille que l'on se demande comment elle peut écrire de tels romans. J'aime aussi Allison Brennan. Toutes les deux écrivent vraiment des romans très captivants. Voyons voir, qui j'aime lire ?! Hum, alors j'aime lire ses romans mais ce ne sont pas vraiment des romantic suspense : Michael Connelly. J'adore les livres qui me captivent tellement que j'oublie que je suis une auteure. Nora Roberts est également une auteure dont j'apprécie beaucoup le travail. Les romans de Tami Hoag m'ont également aidé à devenir l'auteure que je suis maintenant car en lisant ces romans, je voulais comprendre comment elle les construisait. J'étais toujours très surprise à la fin et j'ai fini par découvrir qu'il y avait des indices dissiminés partout dans ses livres mais que j'étais tellement absordée par l'intrigue que je n'avais même pas envie de les trouver. Et de fait quand mon éditeur m'a proposé d'écrire des romans de romantic suspense, car au début ce n'était pas ce genre que j'écrivais, j'ai relu ses livres à l'envers, en les disséquant, je suis ingénieure, il ne faut pas l'oublier, pour découvrir comment elle construisait ses romans, ce que j'avais manqué en lisant les romans la première fois, etc.

 

Evy : Je me demandais lequel de vos livres vous me recommanderiez de lire après celui-ci (Elles étaient jeunes et belles) ?

Karen Rose : Et bien, je pense que c'est bien de les lire dans l'ordre, car vous avez différents personnages qui apparaissent dans chacun des livres et que l'on retrouve aussi dans les suivants donc vous pouvez lire leur évolution.

 

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(Photo de Melisande d'Accroc des livres - Passez la souris sur l'image pour lire la légende)

Une très belle rencontre ! Merci à Karen Rose, à l'équipe Harlequin et à mes camarades blogueuses pour cette superbe après-midi !

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C
Toujours sympas ces rencontres ! (même si je ne lis pas d'Harlequin). Bonne semaine !
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L
Ça devait être super sympa :)<br /> <br /> Sinon, j'ai vu que tu as le seconds tome de Graceling dans ta PAL, puisque j'organise une LC pour la saga sur Livraddict, je me permets de te proposer de te joindre à nous si tu as envie de le lire<br /> en bonne compagnie ;)
Répondre
C
J'étais conviée, mais je n'ai pas pu y aller. Ca a dû être vraiment sympa!<br /> Bises.
Répondre
E
<br /> <br /> Oui c'était vraiment super ! Dommage que tu n'aies pas pu venir, on aurait pu se rencontrer ;)<br /> <br /> <br /> <br />