Read, write and have fun
25 Mai 2017
Parfois, les hommes font vraiment des choses stupides. Comme noter le prénom de leur conquête d’un soir au creux de leur main pour ne pas l’oublier au réveil, par exemple. Ou bien promettre de ne jamais toucher à la sœur de leur meilleur ami. Connor n’échappe pas à la règle. Connor, c’est le meilleur ami de mon frère. Le mec le plus canon que j’aie jamais rencontré. Et accessoirement l’heureux élu avec qui je me suis honteusement envoyée en l’air j’ai passé un délicieux moment lors d’une soirée très arrosée à la tequila. Une nuit intense, passionnée, mémorable… suivie d’une douche froide quand il a compris qui j’étais et qui j’allais devenir – sa colocataire. Là, il a vraiment eu l’air paniqué. Je me demande bien pourquoi : a-t-il peur que je révèle notre petit secret à mon frère ? À moins qu’il ne redoute que nous ne succombions une fois de plus à la tentation…
Cela faisait un certain temps que je voulais découvrir cette auteure française de romances. Je n’en entendais que du bien et pour la suivre sur de nombreux réseaux sociaux, je la trouve très drôle et spirituelle et je me disais que ces romans devaient être vraiment très sympas. Aussi, quand j’ai eu l’occasion d’emprunter les deux tomes de sa saga des Colocs, à la nouvelle médiathèque de Caen, je n’ai pas hésité et je me suis précipitée. Le début a été un peu chaotique car, sans m’en rendre compte (les histoires pouvant se lire séparément) j’ai commencé par le deuxième tome. Au bout de quelques chapitres, j’ai quand même fini par réaliser mon erreur et je me suis lancée dans le premier tome avec une certaine appréhension (oui car déjà le second tome ne me plaisait pas plus que ça).
Parlons tout d’abord de l’intrigue. Colocs (et plus) met en scène Connor, jeune chef américain qui vit en colocation avec son meilleur ami, Austin, qui est un joueur très connu de football américain. Il collectionne les femmes et ne s’en cache pas. Il n’a jamais été amoureux et ça lui va bien comme ça. Une nuit, dans un bar, après une soirée pour le moins très arrosée, il se retrouve à faire l’amour avec passion dans sa voiture avec un inconnue, qui disparait aussi mystérieusement qu’elle était apparue. Quelle ne fut pas sa surprise de la retrouver quelques semaines plus tard dans son appartement. Quelle horreur de découvrir qu’il s’agissait en fait de Maddie, la petite sœur d’Austin ! Horreur car Connor et Austin ont fait un pacte des années auparavant : pas touche aux sœurs. Mais Connor réussira-t-il à résister aux charmes de Maddie, qui va désormais habiter avec lui ?
Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je n’ai pas aimé. Pas aimé du tout. Et pourtant je me suis forcée. Je me suis dit qu’à force, ça viendrait, que forcement je finirai par accrocher mais en fait non. Rien. Pour tout dire, j’ai même eu envie d’abandonner le roman en plein milieu. Longuette, assez inintéressante, bourrée de répétitions, manquant cruellement d’authenticité…bref, cette romance ne fut vraiment pas une bonne lecture.
Je ne sais pas ce qui m’a le plus dérangé dans Colocs (et plus). Il y a beaucoup d’éléments qui m’ont déplu et je pense que c’est globalement un tout. Tout d’abord, j’ai trouvé l’ensemble trop long, beaucoup beaucoup beaucoup trop long. Je n’en voyais pas la fin et clairement je ne voyais pas l’intérêt de certaines scènes. Beaucoup trop de dialogues inutiles, de scènes inutiles, bref, je me suis terriblement ennuyée.
L’autre aspect du roman qui m’a dérangé, c’est le manque d’authenticité. J’avais suivi un chat sur la page facebook de l’auteure où elle disait qu’elle n’écrivait que des romances se passant en Amérique parce que ça la faisait rêver. Certes, je le comprends et je respecte cela. Après tout, chaque auteur est libre de faire ce qu’il veut de ses personnages et de sa créativité. Mais je trouve ça tellement dommage que dans l’univers de la romance française, des auteures françaises choisissent de « délocaliser » leurs histoires. Pour moi, ça m’a clairement fait prendre de la distance avec la romance et les personnages pour lesquels je n’arrivais pas à avoir de l’empathie. Cela m’a fait ressentir un cruel manque d’authenticité et je l’ai regretté car je pense qu’avec le talent d’Emily Blaine pour l’écriture, cela donnerait de fabuleuses histoires si on pouvait juste s’identifier un peu plus aux personnages ou au décor (je fais le rapprochement avec une autre grande auteure de romances françaises : Angela Morelli, qui est juste très touchante dans ses romans). Après, bien évidemment, il ne s’agit que d’un point de vue personnel mais cela m’a réellement déplu lors de ma lecture.
Pour les personnages principaux (et donc par ricochet, la romance), là encore, mauvais constat. Ce n’est pas qu’ils sont mal dépeints ou pas attachants, je pense que l’auteure les a vraiment bien caractérisés. Mais là, le souci, c’est que je les ai trouvés d’une banalité affligeante. Honnêtement, la plupart des scènes du roman sont juste des bouts de vie quotidienne que le tout à chacun auraient pu vivre, que j’ai pu vivre... Alors là vous vous dites que je ne suis pas cohérente parce que deux lignes au-dessus, je disais que je regrettais le manque d’authenticité du roman et là, je clame que la romance est trop banale. Oui, parce que pour moi, les deux sont totalement différents. Pour le coup, les personnages (et je pense que ce n’était pas du tout le but de l’auteure) ne me font pas rêver. Pas du tout. Ça aurait pu être ma meilleure amie qui me racontent sa dernière histoire d’amour, pour moi, ça revenait un peu au même… Leur histoire ne me font pas rêver, d’autant que je n’ai pas compris certaines réactions des personnages…En tout cas, c’est bien dommage, car, au contraire, j’ai trouvé les personnages secondaires très funs, plutôt attachants et parfois même très drôles (notamment les deux meilleurs amis du couple).
Je finirai par une note plus optimiste car je m’aperçois que ma chronique n’est pas des plus positives…J’ai beaucoup aimé le style d’Emily Blaine. Je crois que c’est d’ailleurs le seul aspect du roman qui m’aura fait continuer la lecture jusqu’au bout. Emily Blaine est très drôle, parfois sarcastique, parfois très juste. Somme toute, une très belle découverte de ce côté-là et je pense que c’est uniquement à cause de son talent que je lirai un autre de ses romans. Peut-être pas la suite de celui-ci, je vais voir, mais j’avoue que pour le moment, je suis un peu refroidie mais je retenterai l’aventure !
Colocs (et plus) fut une belle déception. Trop de longueurs, pas assez d’authenticité et beaucoup trop de banalités, je n’ai pas réussi à accrocher. Néanmoins, un bon point concernant la plume enjouée et enthousiaste de l’auteure.
Colocs (et plus) d'Emily Blaine
Romance - Editions Harlequin - 448 pages
Où l'acheter : Colocs (et plus)