Read, write and have fun
11 Avril 2012
Hier, la réaction virulente d’un auteur a secoué la blogosphère, moi la première. Et devant le nombre d’inepties proférées par l’auteur ou bien même par d’autres auteurs et maisons d’éditions aux Etats-Unis (presque une même polémique a vu le jour outre-Atlantique, il y a quelques mois), j’ai eu envie de faire une petite mise au point.
Les blogo-lecteurs ne sont pas des critiques littéraires. C’est vrai, et je ne crois pas avoir jamais vu un blogueur se targuer d’en être un. Au contraire. En ce qui me concerne, mes articles littéraires sont des avis personnels de mes ressentis de lecture. Pourtant, ça ne m’empêche pas d’être le plus objective possible, en essayant de construire une chronique structurée et en mettant en avant les points qui pourrait plaire à d’autres lecteurs que moi.
Derrière chaque blog se cache des heures et des heures de travail, ce que visiblement cet auteur, que je ne citerais pas pour ne pas lui faire de la pub supplémentaire, n’a pas compris. Certes, je ne suis pas professionnelle, mais j’estime que quand on passe plus d’une heure par jour (ou moins même, la durée n’a pas vraiment d’importance) à faire en sorte d’offrir des chroniques de qualité à ses lecteurs, on a le droit à un minimum de respect. Je passe environ une à deux heures sur chacune de mes chroniques (écriture au brouillon, correction, rédaction, mise en forme) pour essayer d’offrir aux lecteurs, un article constructif et intéressant à lire et tout ce que je demande c’est qu’on respecte ce travail.
Parlons maintenant du problème de ces livres que l’on peut recevoir gratuitement : les services de presse. Et je tiens vraiment à mettre les choses au clair concernant ces livres envoyés par les maisons d’éditions (par toujours à bon escient j’en ai peur, car, quand je vois certains blogueurs, qui n’ont pas crée leur blog depuis un mois, qui réclament à grands cris des SP et en font une montagne dès qu’ils n’en n’ont pas, je trouve cela proprement scandaleux). Certes, les maisons d’édition les envoient gracieusement aux blogueurs et c’est vraiment un privilège de les recevoir mais il faut arrêter de penser que les blogo-lecteurs ne sont que des profiteurs qui essayent d’amasser le plus de livres gratuits possibles (il y en a, c’est sur, j’en ai déjà vu mais c’est loin d’être la majorité). Les services de presse, ce sont avant tout des échanges de bons procédés, ce que les maisons d’édition ont bien compris. Le livre est offert, c’est vrai, mais derrière, il bénéficie d’une chronique et d’une visibilité sur le web. Que la chronique soit bonne ou mauvaise, à la limite, cela n’a pas d’importance. L’important, c’est qu’il soit vu et lu. Et je dirais bien que c’est la même chose pour les blogueurs culinaires ou les bloggeuses beauté, pour citer quelques exemples. Quand les marques leur envoient leurs produits, c’est pour qu’ils en parlent, point !
J’en viens maintenant à mon dernier point, la liberté d’expression des blogueurs. Ce qui m’a choqué dans la réaction de l’auteur sur l’article d’une autre blogueuse, ce n’est pas qu’il remette en question la chronique de la lectrice non, c’est le fait que selon lui, comme la blogueuse a reçu le livre gratuitement, elle n’a pas le droit d’en écrire la chronique (pas vraiment négative d’ailleurs) sur un site commercial comme Amazon, car cela lui ferait potentiellement perdre des lecteurs…Mais où va-t-on ? Ce que vous dites, cher monsieur, cela correspond ni plus ni moins à une entrave de la liberté d’expression. A partir du moment où le blogueur a lu le livre, pris le temps d’en écrire une chronique, de la publier, alors pourquoi n’aura-t-il pas le droit de ne pas avoir aimé votre roman ? De ne pas l’avoir trouvé à son goût ? Surtout si dans sa chronique, il avance des arguments pour étayer son propos (et qu’il ne se contente pas de trois lignes pour dire qu’il n’a pas aimé ou adoré). Nous n’allons certainement pas mettre en retrait nos impressions de lecture pour ménager l’égo de certaines personnes. En tout cas, pour ma part, il n’est pas question que je cède à ce genre de supplications. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que la lecture est avant tout une expérience personnelle, qui fait appel à la sensibilité de chacun et à son propre vécu, et de fait, lui demander de ne pas publier ses impressions sous prétexte qu’elles ne correspondent pas ce à quoi l’on attendait, reviendrait à lui demander, déjà, de se mentir à lui-même mais aussi de mentir à ses lecteurs, qui attendent du blogueur une chronique sincère.
Les blogo-lecteurs respectent le travail des auteurs et des maisons d’éditions, il est donc normal qu'en retour l’on respecte aussi l’intégrité et la liberté d’expression de ces mêmes blogueurs. A bon entendeur.
En tout cas, je tiens à exprimer dans ce petit article toute ma sympathie et mon soutien à Alice, qui ne méritait certainement pas les remarques acerbes qu’elle a reçu sur son article.