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6 Novembre 2012
"Je dois assurer l'avenir de mon clan, quitte à devenir la plus malheureuse des femmes". Sabrina Duncan est résignée. Son futur époux, Niall McLaren, est pourtant magnifique. Le bel Ecossais est d'ailleurs la coqueluche de ces dames et, partout où il va, il s'emploie à les séduire, qu'elles soient mariées ou non. Sabrina a conscience que le mariage ne l'empêchera pas de butiner tout ce qui porte jupon. Qu'importe, le devoir passe avant tout ! Aussi lui fait-elle clairement comprendre que leur union sera de pure convenance. Mais qu'il est difficile de rester insensible aux charmes d'un homme qui connaît si bien les femmes et les mille et une façons de leur procurer du plaisir ! Dieu merci, elle n'est absolument pas amoureuse de lui !
Ce mois-ci (enfin le mois dernier, mais prise par le temps, ce billet ne sera publié qu'en novembre, my bad !), j'ai eu envie de participer au rendez-vous de Stéphie du blog Mille et une page intitulé : "Le premier mardi, c'est permis". Autrement dit, chaque premier du mois, tirez du placard et de vos tables de chevets vos lectures inavouables, olé olé ou très hot. Bon, moi, je n'avais rien qui convenait dans ma PAL, j'ai donc décidé d'aller faire un petit tour chez ma mamie adorée, qui adore ce genre de lecture et tout de suite mon oeil a été attiré (en même temps tu m'étonnes que mon regard s'est posé sur ce livre vu la tronche de la couverture, mais nous y reviendrons) par cette romance, mettant en scène des highlanders. Vous vous doutez bien qu'il ne m'en fallait pas plus pour me jeter sur ce roman et le dévorer en un dimanche gris et pluvieux, bien au chaud sous la couette.
Avant de passer au vif du sujet, prenons quelques minutes pour admirer cette magnifique couverture, au top de la kitschitude. Attardons nous tout particulièrement sur le couple mis en scène. Vous remarquerez la position ultra naturelle de la femme, qui semble vouloir dire, au choix : "Oh je viens de me réveiller, je vais m'étirer un peu les membres" ou "Oh chéri, j'ai un pustule dans le cou, aurais-tu l'extrême obligeance d'y jeter un coup d'oeil ?". Passons ensuite à l'homme. Lui, bien sûr, le torse imberbe et les cheveux au vent, ne fait guère fantasmer, mesdames vous en conviendrez bien aisément. Parce que oui, pour se faire passer pour un highlander super viril, le mannequin de la couverture peut repasser. Pour moi, il me fait plus penser à barbie Ken qu'à un féroce guerrier. Bien sûr, il s'agit là de ma propre interprétation de cette oeuvre d'art de couverture. Enfin, notons au passage l'arrière plan avec le lac et les petits cygnes qui s'y baladent. Je ne sais pas pour vous, mais perso, je ne trouve pas que ça fasse très Highlands comme décor...
Mais bref, passons maintenant au coeur du sujet l'histoire. Et là, je vais m'écrier au scandale, parce que franchement, quand on lit la 4ème de couverture, J'ai Lu (passion intense, tout un programme n'est-ce pas !) nous promet un roman sexy et qui va vous donner des palpitations tellement la hottitude y semble présente. Eh bien, j'ai le regret de vous dire mesdemoiselles qu'il y a vraiment tromperie sur la marchandise. Alors certes, il y a quelques scènes qui vont vous faire rosir de plaisir (et vous faire exploser de rire, nous allons y venir) mais ça s'arrête là. Ajoutons à cela que l'histoire ne casse pas trois pattes à un canard (cousu de fil blanc, le récit se lit vite et bien mais n'est guère passionnant car l'on voit venir les retournements de situations à 10 kilomètres), un personnage masculin absolument exécrable (macho, râleur, égoïste, le pauvre Niall n'a pas su trouver grâce à mes yeux) et une héroïne au nom à l'accent pas du tout écossais et au caractère fade et terne et vous l'aurez compris, je ressors vraiment déçue de ma lecture.
Bon, je vous le dis tout net, moi ce qui me plaisait dans ce résumé, c'est le fait que je m'attendais un peu à une initiation à l'amour (mon dieu, je deviens dégoulinante de bons sentiments) de l'héroïne et finalement le personnage principal est tellement égocentrique qu'il ne s'intéresse qu'à son propre plaisir (d'ailleurs, ça se voit dès le début, monsieur cours après tout ce qui porte un jupon et l'héroïne serait depuis le début passer à la casserole si il ne lui trouvait pas l'air d'une "petite souris triste" - véridique -). Petit exemple illustré : (Pour mémo, on est quasi à la fin du roman, Sabrina et Niall sont mariés depuis quelques temps)
"Ils se déshabillèrent en silence. Sabrina aurait préféré qu'il s'en aille. Elle n'avait pas envie de le voir ainsi, froid, hostile. C'était désormais un étranger pour elle. [...]. Elle commençait à enfiler sa chemise de nuit quand Niall l'arrêta d'un geste.
- Reste toute nue, ordonna-t-il.
Sabrina ouvrit des yeux ronds. Espérait-il vraiment qu'elle obéirait comme un toutou. (mais oui ma pauvre S. c'est bien ça ! Gourdasse ! Excusez-moi, je m'emporte)
- Pourquoi ? Je n'ai pas envie de partager ta couche.
- Tes désirs importent peu, madame, rétorqua-t-il.
[...] Elle aurait voulu le repousser, lui reprocher sa trahison, lui donner de grands coups de poing dans la poitrine (ouais vas-y Sabrina, rebelle-toi !). Mais à la seconde où il la serra dans ses bras, elle fondit. (Ben voyons, t'avais vachement pas envie qu'il partage ta couche, hein Sabrina ?!)"
Ainsi les scènes d'amour ne m'ont guère transportées et je pense que ce qui m'a le plus dérangé, c'est quand même cette traduction très vieillotte qui donne lieu à des expressions, ma foi, savoureuses mais complètement à côté de la plaque (bon vous allez me dire, en même temps, ça a bien fait rigoler la lectrice que j'étais, mais pas sûre que c'était le but recherché par l'auteure par contre). Pour votre plaisir mesdames, en voici quelques exemples :
- "Oh oui, ma belle. Vas-y, n'hésite pas, sois folle, sois lubrique !"
- "Oui, c'est cela, chérie. Fais moi entendre le doux chant de ton plaisir." Comme ensorcelée, Sabrina se mit à psalmodier des "oh non, oh non, oh non...". (Ben dis donc, coco, moi, je serais à ta place, je me poserais des questions !).
- "Vas-y, festoie sur mon membre." (WTF ?!!)
Vous l'aurez compris, Les amants des Highlands fut une lecture assez décevante. Dans l'ensemble le roman se lit rapidement et divertit le lecteur mais j'ai été déçue par ce manque de "Passion intense" justement. Dommage, car pour moi qui adore les romances mettant en scène des Highlanders, je suis restée sur ma faim !
Les amants des Highlands de Nicole Jordan
Titre VO : The lover
Romance, Historique - Editions J'ai lu, collection Passion intense - 314 pages
Où l'acheter : Les amants des Highlands