L'Odyssée Littéraire d'Evy

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Le dernier des nôtres de Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Le dernier des nôtres de Adélaïde de Clermont-Tonnerre

« La première chose que je vis d’elle fut sa cheville, délicate, nerveuse, qu’enserrait la bride d’une sandale bleue… » Manhattan, 1969 : un homme rencontre une femme. Dresde, 1945 : sous un déluge de bombes, une mère agonise en accouchant d'un petit garçon. Avec puissance et émotion, Adélaïde de Clermont Tonnerre nous fait traverser ces continents et ces époques que tout oppose : des montagnes autrichiennes au désert de Los Alamos, des plaines glacées de Pologne aux fêtes new-yorkaises, de la tragédie d’un monde finissant à l’énergie d’un monde naissant... Deux frères ennemis, deux femmes liées par une amitié indéfectible, deux jeunes gens emportés par un amour impossible sont les héros de ce roman tendu comme une tragédie, haletant comme une saga.

C'est reparti pour le Prix des lecteurs du livre de poche avec le premier livre de la sélection du mois de mars. J'ai commencé par ce titre car je suis d'ordinaire très friande des lectures se passant durant la seconde guerre mondiale et puis le petit pitch de la 4ème de couverture m'avait plu. Bon au final, je ne ressors pas conquise de ma lecture. Elle ne m'a pas déplu mais je n'ai pas été transcendée. En tout cas, elle ne sera clairement pas mon coup de cœur du mois. Je ne m'attarderai pas à vous faire un petit pitch car je trouve celui de la 4ème de couverture plutôt bien fait et pour être tout à fait honnête, quinze jours seulement après ma lecture, je n'ai déjà presque plus aucun souvenir de ce livre (c'est dire s'il m'a marqué !).

Pourtant, ça partait bien. J'ai apprécié d'emblée la double narration instaurée par l'auteure (un arc narratif se déroulant en Allemagne durant la seconde guerre mondiale et l'autre à New York dans les années 60/70), qui est censée apporter plus de rythme et de densité au récit. Malheureusement, je l'ai trouvé trop déséquilibrée, d'une part car la partie sur la seconde guerre mondiale ne fut, à mon goût, pas assez développée et reste trop courte par rapport à l'autre et d'autre part car la partie sur les années 60/70 écrase totalement l'autre partie (et pourtant elle est nettement moins intéressante). C'est bien dommage car la partie sur les années 40 fut ma préférée du roman. L'intrigue est prenante, bien que peu réaliste et prévisible tandis que tout le récit qui se concentre sur Werner et ses acolytes m'est apparu long et franchement peu captivant (j'ai eu l'impression de me retrouver un peu dans New York Odyssée, avec des réflexions pseudo-psychologiques sur le sens de la vie et franchement, je trouve ça gonflant au possible).

Le récit, donc m'a moyennement plu (même si toute la première partie du roman est bien rythmée mais la seconde est juste trop lente) mais je crois que ce qui m'a posé le plus de problème ce sont les personnages. Certes, ceux des années 40 m'ont plu. Je les ai trouvé complexes et intéressants (bien qu'assez survolés dans l'ensemble) et je m'y suis beaucoup attaché. En revanche, les personnages des années 60 me sont apparus totalement antipathiques. C'est bien simple, je ne les ai pas du tout aimé ! Werner en particulier aurait pu être un super personnage, très complexe et paradoxal mais je l'ai trouvé trop mou et surtout d'une niaiserie (non mais franchement le "ma beauté" à toutes les sauces m'a passablement énervé) à la limite du tolérable. Je n'ai pas non plus apprécié les autres personnages malheureusement. Trop torturés, trop distants du lecteurs, pas assez abordables et tout simplement agaçants pour la plupart. Bref, de ce côté-là, ça a fait un flop pour moi.

Par contre, si je devais retenir un bon élément de ce roman, c'est le style de l'auteure. Style simple mais efficace, il apporte un peu de fraîcheur à un thème pas forcement facile à aborder. Je ne connaissais pas la plume d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre mais je l'ai apprécié. Malgré la longueur du roman, il se lit vite et avec un relatif plaisir. Donc, même si je n'ai pas été plus séduite que cela par celui-ci, je retenterai l'aventure avec un autre de ses titres.

Le dernier des nôtres fut une lecture en demi-teinte. De bonnes choses (une double narration, le contexte historique, des secrets de famille, un style sympathique) mais malheureusement minées par des longueurs et des personnages pour le moins peu attachants. Dommage !

Le dernier des nôtres de Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Le dernier des nôtres de Adélaïde de Clermont-Tonnerre 
Historique - Editions Le livre de poche - 480 pages
Où l'acheter : Le Dernier des nôtres

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