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Lola, petite, grosse et exhibitionniste. Saison 1. Intégrale de Louisa Méonis

Lola, petite, grosse et exhibitionniste. Saison 1. Intégrale de Louisa Méonis

Moi, c’est Lola. Petite (pas tant que ça). Grosse (no comment). Et exhibitionniste (mais jamais exprès !).
Auteur de romans érotiques la nuit et, le jour, assistante d’une chef aussi tyrannique que botoxée pour une grosse boîte new-yorkaise : jusque-là, je ne m’en sortais pas trop mal – enfin, si on oublie le désert de ma vie sentimentale qui se résumait à de ponctuels tête-à-tête romantiques avec Jeannot-le-vibro.
Mais il a fallu que mon P-DG décède (l’égoïste !) et que son fils débarque dans nos bureaux pour le remplacer. Joseph Hamlish n’est plus, vive Jérémy Hamlish ! Alias M. l’héritier-et-fier-de-l’être, alias M. JE SUIS UN DIEU VIVANT – ou « gare à vos culottes » pour les intimes.
Et c’est là que tout s’est compliqué. Parce que moi, j’ai beau être une fille bien sous tous rapports, le jour où je me suis retrouvée dans un ascenseur avec l’incarnation de mes fantasmes, forcément, j’ai dépassé les bornes. Et le pire c’est qu’aujourd’hui, je n’ai qu’une envie : recommencer.

J’ai découvert ces romans au gré de mes détours sur les différents blogs littéraires que je suis et ayant eu pas mal de temps libre durant le mois d’août dernier (Je publie cette chronique six mois plus tard ! Tout est normal !), je me suis lancée dans la lecture, non pas de l’épisode 1 mais de toute la saison 1. Et que dire…Hum…Je crois que j’ai rarement eu l’occasion de lire un livre qui m’aura autant fait pester et qui m’aura fait terminer la lecture énervée et déçue. Oui, c’est fort mais ma déception est à la hauteur des attentes que j’avais pour ce roman. Je m’attendais à rire, à découvrir une héroïne originale et attachante et finalement à passer du bon temps en compagnie de Lola et finalement…Rien. Enfin si…Je n’ai rien aimé ou presque. 

Tout d’abord, je tiens à parler du fait que j’ai été choquée – oui le mot est fort mais c’est tout à fait ce que j’ai ressenti – mais vraiment choquée par les propos de l’auteure. Je m’explique. Le titre du roman est assez équivoque. L’héroïne est censée être « grosse ». Bon déjà, je vous avoue que ce mot est pour moi limite limite car je trouve qu’il est extrêmement connoté. Mais bon, étant donné qu’on comprend bien dès le début que c’est l’héroïne elle-même qui se qualifie comme cela, je me suis dit « bon, laisse courir, c’est sa vision des choses et puis ça fait du bien d’avoir un personnage bien en chairs dans un roman pour changer. » Oui, sauf que là où le bats blesse, c’est qu’on apprend très vite dans le roman qu’être « grosse », ça veut dire faire 1m59 et peser 65 kg. Je vous avoue que j’ai été scotchée. Certes, on est dans de la fiction, certes, c’est censé être drôle, certes l’auteure peut faire dire ce qu’elle veut à ses personnages mais là non, je ne suis pas d’accord. L’auteure, qu’elle le veuille ou non, est lue par des centaines, des milliers de personnes, de lectrices qui peuvent être influencées par ce qu’elles lisent et ce n’est pas normal de qualifier de « gros » quelqu’un avec ces mensurations (peu importe ses mensurations d’ailleurs). Le pouvoir des mots est important madame Méonis et là, j’ai l’impression que vous l’avez oublié. Moi en tout cas, je me suis regardée dans une glace avec mon 1m62 et mes dizaines de kilos en trop et je me suis demandée comment vous me décriez…Et croyez-moi, personne ne veut ressentir cela.

Bon passons maintenant sur mon coup de gueule pour en revenir au roman à proprement parlé. Je dois avouer que j’ai lu le premier épisode avec beaucoup d’intérêt car même si le coup du « grosse » m’a gêné, l’histoire est rythmée et dynamique et on a envie de découvrir la suite. Cependant dès lors que l’on bascule dans l’arc narratif des espions, là j’ai commencé à me désintéresser totalement du récit et je dirai même plus, je l’ai trouvé totalement ridicule. Le pitch de départ était alléchant ; j’aimais l’idée du côté un peu chick-lit de la fille paumée qui tombe amoureuse de son patron. C’est mignon et je trouvais les scènes de sexe très sympathiques mais on verse vite dans le « too-much ». Tout à un goût d’exagéré, tout va trop vite. On a l’impression d’avoir une accumulation de scènes d’actions ou de sexe sans réelle connexion les unes aux autres et c’est particulièrement déroutant. 

Des fois, je me demande pourtant si je ne suis pas un peu maso sur les bords, parce que même si je pestais après l’héroïne (qui clairement ne me plaisait pas plus que cela, mais je vais y revenir), j’ai quand même enchaîné les quatre épisodes de la saison 1 en à peine une journée et je pense que je lirai la suite (ou pas, j’avoue que je ne suis pas encore totalement décidée sur la question).

Quelques mots sur les personnages maintenant. Là encore pour moi, de gros problèmes de développement et de caractérisation. Non pas que la base ne soit pas alléchante mais le problème c’est que l’auteure reste en surface et que à nouveau tout va trop vite (non mais sérieusement le mec qui tombe amoureux de la fille en moins de deux jours, je suis désolée mais je n’y crois pas une seconde, surtout la façon dont le tout est décrit). Mais ce qui m’a le plus gêné, c’est vraiment le personnage principal, l’héroïne, Lola, qui n’est pas vraiment réussie à mon goût. Trop immature, puérile, trop égoïste, trop naïve et cruche, je dois dire qu’elle m’a insupporté durant près de 90% du roman. Le héros ne m’a guère plus convaincu, un trop bellâtre et lisse. Les deux personnages principaux donc, n’ont pas su du tout me plaire. En revanche, j’ai apprécié les personnages secondaires. Ils sont plutôt attachants et pas trop exubérants, ce qui est très appréciable. 

Enfin, mes impressions concernant le style de l’auteure. C’est sûrement ce que je retiendrai de plus maîtrisé dans le roman. Certes, c’est girly et un peu superficiel mais le style reste néanmoins entraînant et plutôt captivant. Il y a de l’humour (bon parfois un peu « too-much » comme le reste) et l’ensemble est fluide. Bref, une bonne surprise de ce côté-là (d’ailleurs la seule bonne surprise).

Lola, petite, grosse et exhibitionniste fut une énorme déception – et je pèse mes mots ! Certes les épisodes se dévorent mais on regrettera le manque de développement et de profondeur du récit ainsi que des personnages. Tout est « trop » dans cet intégral et c’est bien dommage !

Lola, petite, grosse et exhibitionniste. Saison 1. Intégrale de Louisa Méonis

Lola, petite, grosse et exhibitionniste. Saison 1. Intégrale de Louisa Méonis
Chick-lit, Romance - Editions Harlequin - 459 pages
Où l'acheter : Lola, petite, grosse et exhibitionniste. Saison 1. Intégrale

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B
Je l'ai vu passer très souvent celui-ci. Je ne suis pas du tout attirée par le chick-lit (ou le bit-lit d'ailleurs) mais certaines blogueuses dont je partage les goûts littéraires l'avait apprécié. <br /> Finalement, c'est non. Ou en tout cas, ce sera pas avec celui-ci que j'entamerai ma découverte du Chick-lit. <br /> Pourquoi ? 1m59 et 65 kg = gros ? Sérieusement ? Rien que ça déjà j'ai pas envie...
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E
Ah non, si tu veux découvrir de la Chick-lit, je ne te conseillerai pas celui-ci (j'ai fait mon master sur ce sujet donc si tu veux, je peux te conseiller deux/trois titres selon tes goûts). Clairement, cette grosso-phobie m'a vraiment gêné !
L
J'ai vu passer ce roman plusieurs fois sur des blogs. Je me doutais déjà bien que ce n'était pas pour moi, mais ce que tu en dis, pour le poids de l'héroïne, la vision de l'auteure ... je me sentirais super mal aussi :/
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E
Ben pour le coup, étant moi-même en surpoids, cela m'a vraiment touché au coeur de lire ce genre de choses...Vraiment, je ne te le conseille pas !